CapiFrance s'interroge sur la possible disparition des taux fixes, qui restent une exception française

Le président de Capifrance, Jacques Daboudet se positionne sur les emprunts bancaires à taux fixes

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Alors que près de 90% des crédits en France sont à taux fixes, le type d’emprunt préféré des Français vit-il ses dernières heures ? Explications avec Jacques Daboudet, Président de Capifrance, premier réseau de conseillers immobiliers de France.

Le durcissement de la réglementation bancaire pourrait faire évoluer les crédits immobiliers en France et favoriser les taux variables au détriment des taux fixes. Le Comité de Bâle, en charge du contrôle bancaire international, souhaite en effet imposer aux banques une marge de sécurité accrue pour faire face aux risques liés aux variations de taux d’emprunt sur les marchés financiers. Dès lors, il pourrait recommander début 2015 de supprimer les taux fixes. « Le contexte de taux bas historiques ne peut que laisser présager une potentielle remontée des taux. Face à cela, le Comité de Bâle souhaite que la hausse soit dorénavant supportée par les particuliers plutôt que par les banques, qui assumaient jusqu’à présent le risque de taux. Or, si tel est le cas, cela aura des conséquences importantes sur le marché de l’immobilier français » assure Jacques Daboudet.

Des banques qui s’inquiètent

La disparition des taux d'intérêt à taux fixe, considéré par les emprunteurs comme bien moins risqué que les taux variables (9 crédits sur 10 étant souscrits à taux fixe), a de quoi inquiéter les banques françaises qui n'entendent pas se défaire aussi facilement de ce qui constitue pour elles un formidable produit d'appel. Elles estiment, en effet, que cela déstabiliserait le marché immobilier, alors qu'il repart de l'avant grâce à des taux historiquement bas.

« Pour les établissements français, les prêts immobiliers à taux fixe permettent aux banques de conquérir de nouveaux clients. Ce changement serait une catastrophe car cela risquerait de bloquer complètement un marché immobilier qui souffre déjà beaucoup et repart lentement. Malheureusement, les Français sont seuls dans ce combat car il n'y a très peu de pays qui pratiquent le système des taux fixes » précise Jacques Daboudet.

Préparer la transition

« Toutefois, si le comité de Bâle obtenait raison et interdisait demain la pratique du taux fixe en France, il est essentiel de poser certaines conditions et notamment que ces taux soient capés à +1 ou +2% » estime le président de Capifrance.

Il faudrait également, selon lui, accorder aux banques françaises quelques années de transitions pour leur permettre de s’organiser mais également de faire de la pédagogie vis-à-vis de leurs clients. « Si un changement du système doit avoir lieu, il doit se faire non pas du jour au lendemain mais sur quelques années, de manière à ce que la culture française évolue progressivement. A défaut c’est prendre un risque fort de voir encore une fois un recul du marché immobilier avec les conséquences que cela peut avoir sur la croissance. En conséquence, les banques françaises ont non seulement raison de réagir aujourd’hui par rapport à ce projet du Comité de Bâle mais la profession de l’immobilier est complètement en phase avec elles » conclut Jacques Daboudet.